Conformément à la tradition orale, la kasbah de Taourirt aurait été édifiée au 17ème siècle. Son extension et son remaniement seraient l’œuvre de Hmmadi Glaoui représentant à Taourirt de son frère Madani (1882), lui-même chef de Telouet ayant assuré la succession en 1876.
La kasbah de Taourirt (vidéo), par son importance, son
architecture et sa décoration, est l’une des plus belles du Maroc (classée monument historique).
Ses bâtiments en pisé flanqués de tours crénelées, s’étagent sur des plans superposés, sur fond de murailles crépies de rose et creusées de dessins géométriques. On
peut visiter quelques pièces des anciens appartements du Glaoui, dont la salle à manger et la chambre de la favorite (…), qui ont gardé leur décoration de stuc peint et leurs plafonds en bois de
cèdre.
De la terrasse, vue remarquable sur le village fortifié berbère de Taourirt (antérieur à la ville de Ouarzazate, datant du XIIIème siècle), la vallée et ses oasis,
et les montagnes cernant l’horizon.
Le Glaoui
La dynastie des Glaoui a régné dans le Sud, entre le 18ème siècle et l’indépendance du Maroc. Ils firent fortune grâce à l’exploitation de mines de sel et au contrôle qu’ils exerçaient sur le
passage des caravanes dont ils percevaient des taxes. Le dernier des Glaoui, pacha de Marrakech, soutint la présence des Français, qui lui permirent donc d’imposer un régime féodal sur tout le
Sud marocain, s’assurant ainsi un allié et le maintien de l’ordre dans la région. La fin du protectorat mit un terme à son pouvoir. Et à sa richesse. Déchu par Mohammed V après son retour d’exil,
il mourut quelques mois plus tard, en 1956. Tous ses biens furent confisqués, y compris les nombreuses casbahs, qui figurent parmi les plus grandes et les plus belles du pays.
Situé sur les contreforts des pentes méridionales du Haut Atlas dans la province de Ouarzazate, le site d'Aït-Ben-Haddou est le plus célèbre des ksour de la vallée de l'Ounila. Il est un exemple frappant de l'architecture du sud marocain.
Le Ksar est un groupement d'habitations essentiellement collectif. À l'intérieur de murailles défensives renforcées de tours d'angle et percées d'une porte en chicane, se pressent de nombreuses maisons d'habitation, les unes modestes, les autres faisant figure de petits châteaux urbains avec leurs hautes tours d'angle décorées à la partie supérieure de motifs décoratifs en brique crue, mais aussi des bâtiments et des espaces communautaires.
C'est un extraordinaire ensemble de bâtiments offrant un panorama complet des techniques de construction en terre présahariennes. Les plus anciennes constructions ne paraissent pas antérieures au
XVIIème siècle, bien que leur structure et leur technique se soient propagées dès une époque très reculée dans les vallées du sud marocain. Le site aurait été également un des nombreux comptoirs
sur la route commerciale qui liait l'ancien Soudan à Marrakech par la vallée du Drâa et le col de Tizi-n'Telouet. Sur le plan architectural, la structure de l'habitat se présente sous forme d'un
groupement compact, fermé et suspendu. Les espaces publics du ksar se composent d'une mosquée, d'une place publique, des aires de battage des céréales à l'extérieur des remparts, d'une
fortification et d'un grenier au sommet du village, d'un caravansérail, de deux cimetières (musulman et juif) et du sanctuaire du saint Sidi Ali ou Amer. Le ksar
d'Aït- Ben-Haddou (vidéo) est une parfaite synthèse de l'architecture en terre des régions présahariennes du Maroc.
Le ksar d'Aït-Ben-Haddou est un exemple éminent de ksar du sud marocain illustrant les principaux types de constructions en terre que l'on observe à partir du XVIIème siècle dans les vallées du
Drâa, du Todgha, du Dadès et du Souss.
Lire la suite : Le ksar d'Aït Ben Haddou : une valeur universelle exceptionnelle selon l'Unesco
Sur la rive droite de l’oued Ouarzazate s’élève la kasbah dite des Cigognes. C’est une propriété privée de la famille des Glaoui. Autrefois édifice de commandement, la kasbah de Talmasla n’est aujourd’hui que des ruines. C’est un ensemble de bâtisses entouré par un mur d’enceinte. Construite en pisé et en briques de terre crue, cette tighremt se compose de trois niveaux dont le plus haut est riche en décoration, ainsi que les tours du mur d’enceinte. Les terrasses et la majorité des plafonds sont effondrés en plus des murs intérieurs et extérieurs.
La grande kasbah d’Amridil, du XVIIème siècle, est construite sur la rive droite de l’oued El Hajaj à Skoura.
De plan carré autour d’un patio central et avec quatre niveaux, la kasbah se présente extérieurement comme une haute bâtisse à quatre tours d’angle. Elle est construite près d’un hameau en ruine. Le R.D.C est utilisé pour le stockage, le 1er étage pour la cuisine et les autres niveaux sont destinés pour l’habitation. Sur la terrasse, les quatre tours d’angle sont utilisées pour emmagasiner les produits alimentaires.
Au 2ème étage, on trouve un lieu d’aisance traditionnel aménagé dans une petite tour de la façade sud. La décoration extérieure est fastueuse.
Piste carrossable depuis Aït Ben Haddou. Par son toponyme qui veut dire lieu de réunion ou de rencontre, la localité de Télouet abrite une splendide kasbah. Celle–ci fut fondée par Mohamed dit « Ibibt » durant la deuxième moitié du 19ème siècle. C’était à la fois une résidence familiale et une base militaire tournée davantage vers le sud et dominant la piste caravanière.
Après la mort de Mohamed Ibibt en 1886, le commandement de la kasbah passa aux mains d’El Madani qui acheva la construction des forteresses. Les successeurs de la famille Glaoui continuèrent les travaux de construction de la kasbah à savoir Hammou et Brahim fils du pacha Thami.
La kasbah connaît des aménagements grandioses, qui vont s’étaler sur plusieurs dizaines d’années. Marbre d’Italie, tapis Rabati et de Perse, verres de Venise, tout le luxe arrive peu à peu, en caravane, puis en camion. Les meilleurs artisans du Maroc viennent pour sculpter les délicats décors en stuc, composer les fines mosaïques aux motifs traditionnels. Télouet est la réunion de la tradition berbère saharienne, du luxe arabo-andalou et des richesses de l’Europe.
Aujourd'hui, la kasbah de Télouet (vidéos) est abandonnée, son mobilier précieux et ses tapis pillés. De ce palais, il ne reste que quelques corridors, des cours et des arcades assez dégradés, à l’exception de deux pièces richement décorées de couleurs vives, recouvertes de stucs, de céramiques d’inspiration Andalouse. Elle se dégrade peu à peu. Le village des anciens esclaves, à ses pieds, est encore habité.
A 5 km après Aït Ben Haddou. Propriété privée de Mr Abdellah el glaoui, cette kasbah est quasiment dégradée sauf la partie dite tadwarit du caïd Hammou et du caïd Brahim adossée à l’ancienne Tighermt. La construction de la kasbah, caractérisée par ses huit tours, aurait été réalisée avant l’arrivée des Glaoua à Tamdakht qui était d’ailleurs gouvernée par la tribu Mizguita.
Actuellement, presque toutes les parties de la kasbah sont en ruine sauf la partie dite «tadwarit».
De plan rectangulaire autour d’un grand patio central et avec cinq niveaux qui se présentent extérieurement comme une très haute bâtisse, la kasbah s’harmonise avec son environnement. A côté, un autre édifice est construit postérieurement en pisé, en plus des annexes en pierres notamment dans la façade nord. Dans la façade sud est aménagée une cour de grande dimension et une partie destinée aux hôtes.
A l’extérieur donnant sur la cour, il y avait une galerie – balcon avec des arcades remplies de briques en terre crue. La kasbah centrale est pratiquement en ruine, il ne reste que cinq tours en très mauvais état et tout l’intérieur avec la grande partie de murs extérieurs est effondrée.
Près d’Agdz. Selon la tradition orale, la localité de Tamnougalt était un lieu de réunion des représentants des Autorités sultaniennes (les caïds en l’occurrence). Les demeures y sont présentées sous l’aspect d’un Ksar et s’articulent autour de quelques kasbahs.
La tighremt de Tamnougalt influencée par le style des kasbahs des glaoui, est totalement construite en pisé. Ses trois niveaux sont disposés autour d’un patio rectangulaire formé surtout au premier étage par des galeries en arcades. La particularité de cette kasbah réside dans la présence des motifs décoratifs à l’intérieur (plafonds en bois peints, plâtre ciselé).
Son état actuel est très endommagé avec des plafonds et des murs effondrés.
Le Ksar est situé à proximité de la ville de Zagora (sud-est du centre ville) sur la route de M’hamid. Le ksar est construit sur une colline. Ses remparts sont conservés, par contre les quatre bastions ont pratiquement disparu. Un soubassement en pierres (d’un mètre et demi jusqu’à trois mètres) est utilisé tout au long des remparts. Le ksar possède deux entrées principales : la première donne sur la palmeraie, l’autre mène vers le Amzrou. Les édifices principaux qui entourent la place publique sont : une mosquée avec son minaret construits entièrement en pisé, deux forges, des boutiques et la grande maison du cheikh. A partir de la place publique, une rue principale connue sous le nom d’ « assarag » partage l’édifice en deux parties égales. Une autre rue mène au mellah juif (composé de 30 foyers) et une synagogue (de forme triangulaire et en bon état).
Ce ksar est situé à 25 Km de Zagora en direction de M'Hamid. Il est construit sur un plateau pratiquement désertique et comprend 200 habitations presque totalement habitées. C’est le siège de l’ordre religieux Naciriyia, une des plus grandes Zaouïa du Maroc qui fut fondée en 983 de l’Hégire (1575 – 1576 J-C) par Sidi Abou Hafs Amr ben Ahmed Al Ansari de la Zaouïa sidi Ennas non loin de Tamgrout.