Le 10 novembre 2000, la région des trois provinces situées au Sud-Est du Maroc - Ouarzazate, Errachidia et Zagora - a été reconnue par l’Unesco comme «Réserve de Biosphère des Oasis du Sud Marocain» (RBOSM).
La superficie approximative de la RBOSM est de 72 000 km2 (soit 10 % environ du territoire national) et comprend 1,2 millions d’habitants. Elle inclut les bassins versants du Drâa, du Ziz et du Guir, les principales oasis du versant sud du Haut Atlas Central et Oriental, tout le versant sud du Haut Atlas Central et Oriental et les bassins de Ouarzazate, Tinerhir et Errachidia, fossés qui suivent la grande faille tectonique au sud du Haut Atlas.
La région de la réserve est un des derniers bastions accomplis du Présahara, intercalé entre la zone méditerranéenne et le Sahara. Il constitue le principal système de défense du monde tempéré contre les agressions du désert. Il s'agit proprement d'une "zone tampon planétaire" dont la conservation est primordiale pour les équilibres bioclimatiques globaux.
La finalité de la création de la RBOSM est de proposer un levier de développement durable des provinces oasiennes du Maroc. Quatre objectifs en découlent :
Les oasis sont des écosystèmes naturels
qui existent grâce à l’utilisation judicieuse de l’eau captée au niveau des résurgences (qui existent le long des oueds généralement secs) et acheminée vers les lieux d’utilisation.
En association avec l’exploitation de l’eau, les populations des oasis ont développé un savoir-faire en termes d’aménagement de l’espace pour disposer de parcelles planes pourvues de suffisamment de terre pour permettre le développement de cultures vivrières.
Toute palmeraie bien entretenue se compose de trois strates :
Cet écosystème totalement artificiel repose sur une gestion fine de l’eau et ne saurait survivre sans un entretien méticuleux. Il souffre aujourd’hui d’une maladie cryptogamique (le ‘bayoud’) qui attaque les palmiers et de la raréfaction en eau dans les nappes phréatiques.
Les quads menacent les fragiles écosystèmes.
Une seguia, ou seghia, est un canal d'irrigation à ciel ouvert qu'on rencontre fréquemment dans les oasis. Compte tenu du climat, ce dispositif rudimentaire implique d'importantes pertes d'eau par évaporation.
La seguia permet d’amener l’eau prise dans l’oued à l’aide d’une digue rudimentaire (ougoug) vers les parcelles à irriguer. Le système de seguia s’organise en de multiples canaux répartiteurs, ce qui implique une certaine hiérarchie : la seguia principale qui est à la base du système et les seguias secondaires et tertiaires qui sont des rigoles de distribution (mesref).
Le système d’irrigation traditionnelle fait l’objet d’une organisation dictée par le droit coutumier.
La khettara, ouvrage d’art remarquable du patrimoine culturel marocain, bouclier contre la désertification, est une galerie drainante qui amène l'eau de la nappe phréatique à la surface du sol, par gravité.
Elle consiste en un alignement de puits reliés entre eux par la galerie. Ces puits, espacés de 5 à 30 mètres, facilitent l’entretien, et a fortiori le déblaiement, du canal souterrain. Une fois l’aquifère atteint, la galerie devient drainante et l’eau peut s’écouler par gravité de l’amont (piedmont) vers l’aval (oasis). L’avantage majeur de ce système est qu’il limite la perte d’eau par évaporation.
Les khettaras se situent dans le Haouz près de Marrakech et dans la partie méridionale de l’Atlas (oasis de Tinejdad).
Situé à la lisière du Sahara sur une superficie de 115.563 km², le territoire oasien regroupe les unités géographiques des «Dir» de l’Anti-Atlas, la vallée du Drâa, la vallée de l'Oued Ziz, le Tafilalet et Figuig.
Cette région est ainsi composée d’un immense couloir pré-désertique comprenant quatre grands ensembles à savoir : les oasis au sud du Souss-Massa-Draa, au Sud de l’Anti-Atlas et celles de Tata; les oasis de la Vallée du Draa (Ouarzazate, Zagora, Foum Zguid, Agdz, Dadès) ; les oasis de la Vallée du Ziz (Errachidia, My Ali Cherif, Tinjdad, Goulmima) et l’oasis de Figuig.
Pour en savoir plus : oasis résilientes
Livre sur les Oasis du Sud Marocain qui porte l’ambition d’examiner le regard porté sur le paysage de la palmeraie et ses spécificités écologiques et patrimoniales, afin d’engager une réflexion collective, transversale et pluridisciplinaire pour parvenir à des interventions recueillant l’adhésion de l’ensemble des acteurs à un projet d’ensemble. Par Aba SADKI.